« Je jette, donc je suis. »

« À travers cette tendance souvent observée à ne pas vouloir s’y confronter, il y a donc le déchet et dans les relations que nous tissons avec eux matière à penser notre façon d’être-au-monde : à la fois notre façon d’envisager le vivre-ensemble que notre façon d’habiter la Terre. Dis-moi ce que tu jettes, dis-moi comment tu jettes et alors je te dirai qui tu es, comment tu vis et de quoi est composé ton monde. »

HOMO DETRITUS, par Baptiste Monsaingeon

Conférence de Baptiste Monsaingeon : « Homo Detritus et l’idéal trompeur d’un monde sans restes », auteur du livre Homo détritus Homo detritus (Le Seuil, avril 2017)

Joseph Confavreux : « Les sociétés industrielles ont créé un Homo detritus, successeur de Sapiens et face cachée de l’Homo economicus, explique Baptiste Monsaingeon dans son livre Homo detritus (Le Seuil, avril 2017). Celui-ci pourrait bien être devenu un « jeteur idéal », capable de consommer tout en « bien jetant » pour « sauver la planète ». Ce geste éco-citoyen en dit autant de la réalité de nos modes de vie que de nos représentations de la salubrité, de la réparation, d’une forme de rédemption. […] Selon Baptiste Monsaingeon, il faudrait plutôt interroger cette promesse de « réparer le monde » comme seul horizon d’action. C’est cette quête de pureté qu’il met en cause en observant la relation ambiguë de l’Homo economicus à la nature, qui risque de se vivre sous le mode du « Tout doit disparaître », que met en œuvre l’économie circulaire du recyclage industriel. Or est-il seulement possible de faire monde sans faire de restes ? »