Sous l’histoire, la mémoire et l’oubli.
Sous la mémoire et l’oubli, la vie.
Mais écrire la vie est une autre histoire.
Inachèvement.
Paul Ricœur
On lit ceci dans la proposition 18 du Livre II de l’Éthique, « De la nature et de l’origine de l’âme » : « Si le corps humain a été affecté une fois par deux ou plusieurs corps simultanément, sitôt que l’Âme imaginera plus tard l’un des deux, il lui souviendra aussi des autres. » C’est sous le signe de l’association des idées qu’est placée cette sorte de court-circuit entre mémoire et imagination : si ces deux affections sont liées par contiguïté, évoquer l’une – donc imaginer –, c’est évoquer l’autre, donc s’en souvenir. La mémoire, réduite au rappel opère ainsi dans le sillage de l’imagination. (Éthique de Baruch Spinoza, trad. Appuhn)
Paul Ricœur
« Je suis venu jouer ici pour que l’on se souvienne de tous ceux qui sont morts à cause de ce Mur ». Le 11 novembre 1989, le virtuose russe en exil Mstislav Rostropovitch saute dans un vol Paris-Berlin. Le vieil homme, son violoncelle à la main, se fraie un chemin au milieu de la foule exaltée rassemblée au Checkpoint Charlie, mythique point de passage entre l’est et l’ouest. Image qui a marqué les esprits et fait le tour du monde.