La chronostase

Le cerveau a la capacité d’anticiper les événements à venir. De nombreuses études ont ainsi montré qu’avant même l’arrivée d’un événement, l’activité cérébrale change, signe d’une prédiction qui va venir biaiser, modifier la perception de cet événement futur.
Dans le cerveau il y a différents rythmes. A niveau des neurones il y a ce qui s’appelle des saccades. Les saccades ont pour objet de permettre l’actualisation presque continue de  l’interprétation de ce que nous voyons. Donc à chaque saccade c’est une sorte de mise à jour de notre environnement. Une saccade dure environ 200 millisecondes. Pendant ces 200 millisecondes la représentation que nous nous faisons du monde autour de nous, dans notre cerveau, ne bouge pas. Le cerveau maintient sa représentation initiale.
Mais dans certains cas une saccade va durer plus longtemps. On appelle ce phénomène d’illusion visuelle, la chronostase. C’est précisément ce phénomène qui explique que lorsque nous regardons une montre avec une trotteuse, la première seconde observée semble plus longue que les suivantes. Cette seconde va durer plus longtemps pour la raison suivante.
Lorsque nous détournons le regard d’une chose pour le poser sur une horloge, entre le moment où votre œil quitte un objet et celui où vous voyez la trotteuse l’information visuelle se trouble. Le cerveau va alors devoir compenser. Il va remplacer ce minuscule laps de temps par l’image fixe de la trotteuse. Ainsi vous percevez la première seconde comme plus longue que les autres.

La chronostase est une illusion cérébrale touchant les neurones dédiés à la prédiction immédiate du futur et à l’écoute de la musique, pendant laquelle le temps semble s’arrêter. Mais le temps est élastique et un élastique étiré reprend toujours sa longueur initiale. La performance audiovisuelle Chronostasis pousse cette logique à son terme en dilatant à l’extrême un instant présent catastrophique, par des étirements et des inversions du temps sur toute la durée de la performance. L’instant présent se fige et se diffracte indéfiniment, le passé et le futur cessent d’exister.

(Source : CHOSES À SAVOIR)

Chronostasis – Franck Vigroux & Antoine Schmitt from dautrescordes on Vimeo.

Production : D’autres cordes.
CHRONOSTASIS : ANTOINE SCHMITT : vidéo et FRANCK VIGROUX : musique

« Pour que nous percevions les choses, il faut que nous les vivions. »

Depuis des milliers d’années – au moins 800.000 ans selon des prélèvements dans la glace polaire – une concentration régulière de CO2 ne dépassant pas 300 ppm dans l’atmosphère aide à conserver nos écosystèmes en équilibre. Mais depuis le début de l’ère industrielle, cette concentration a considérablement augmenté, dépassant même depuis quelques années, le seuil symbolique des 400 ppm, selon l’agence américaine océanique et atmosphérique NOAA.

« La dernière fois que la planète a connu une concentration de plus de 400 ppm de CO2, c’était il y a environ 3 millions d’années, quand la température globale était deux à trois degrés plus élevée qu’à l’ère pré-industrielle. Les calottes polaires étaient plus petites et le niveau des mers était environ 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui. Nous sommes en train de créer un climat préhistorique dans lequel notre société va devoir faire face à des risques énormes et potentiellement catastrophiques », a noté Bob Ward, directeur de la communication de l’Institut de recherche Grantham sur le changement climatique et l’environnement, à la London School of Economics and Political Science.

« Ce qui nous est donné, ce n’est pas la chose seule, mais l’expérience de la chose. Pour que nous percevions les choses, il faut que nous les vivions ».
Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945.

La lumière cendrée

« Nous sommes les abeilles de l’invisible, nous butinons éperdument le miel du visible pour l’accumuler dans la grande ruche d’or de l’invisible »
Rainer Maria Rilke
Lumire cendrŽe (clair de Terre)

La lumière cendrée est la lueur due au clair de Terre sur la partie sombre de la Lune, quand elle n’est pas masquée par l’éclat direct de la lumière du Soleil.

Elle est surtout visible à l’aube, deux ou trois jours avant la nouvelle Lune, ou au crépuscule deux ou trois jours après. Cette douce lumière cendrée provient donc d’une partie de la lumière reçue du Soleil par la Terre qui illumine ainsi délicatement le disque lunaire normalement plongé dans l’ombre.

Photo : Thomas Bresson 

Le Chant des Grillons

LE GRILLON THERMOMETRE
« Parmi les insectes, le groupe des grillidés présente une particularité curieuse : celle de produire un bruit très caractéristique appelé stridulation, en frottant leurs élytres l’une contre l’autre. […] Chose curieuse, on a observé que le cri des grillons était soumis à un rythme régulier, et que ceux-ci accordaient synchroniquement leur chant d’un bout à l’autre d’un pays, comme obéissant au bâton de mesure d’un chef d’orchestre invisible.
Mais ce qui est le plus étrange encore, c’est que le rythme de cette chanson, paraît-il, varie selon la température et que le nombre des manifestations sonores du grillon est, ainsi qu’on l’a constaté, en raison directe de l’élévation de la température… C’est ainsi qu’un observateur, possédant une oreille suffisamment musicale, pourrait mesurer la température rien qu’en écoutant chanter les grillons. »

(La Jeunesse illustrée, 8 septembre 1912. Rubrique Choses vraies.)