Le non-agir

« Tout changement est un changement du sujet dont on parle. »

César Aira

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La voie de la vie (2006) – Technique mixte sur papier – 65x50cm

Tous les malheurs de l’humanité proviennent, selon Laozi, non pas de ce que les hommes ont négligé de faire ce qui était nécessaire, mais de ce qu’ils font ce qui ne l’est pas ; de sorte que si les hommes pratiquaient comme il le dit le non-agir, ils seraient non seulement débarassés de leurs calamités personnelles, mais encore de celles inhérentes à toute forme de gouvernement, ce dont se préoccupe tout particulièrement le philosophe chinois. L’idée de Laozi paraît bizarre, mais il est impossible de ne pas être de son opinion quand on considère les résultats auxquels aboutissent les occupations de la grande majorité des hommes de notre temps. […]

Il suffit à l’homme actuel de s’arrêter un instant dans son activité et de réfléchir, de comparer les exigences de sa raison et de son cœur avec les conditions de la vie telle qu’elle est pour qu’il s’aperçoive que toute sa vie, toutes ses actions sont en contradiction incessante et criante avec sa conscience, sa raison et son cœur. […]

De sorte que pour la grande majorité d’hommes de notre monde, l’organisation de leur vie n’est pas le résultat de leur manière de voir et de sentir, mais de ce que certaines formes, nécessaires jadis, continuent d’exister à l’heure qu’il est uniquement par l’inertie de la vie sociale.

Léon Tolstoï

No man’s land

Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux à passer des heures et des heures dans un endroit singulier qui nous sert de bureau, sans y penser, sans le regarder.

Mais d’où vient le bureau ? Comment est-il né ? Comment évolue-t-il ?

Du bureau chez soi au bureau d’entreprise privée ou publique, de profession libérale ou d’écrivain ou encore bureau du pouvoir classique, à quelles visions du travail renvoie-t-il ? Comment est conçu son décor ?

Un no man’s lan

Élisabeth Pélegrin-Genel, architecte, urbaniste et psychologue du travail : « Le bureau serait un moule dans lequel on se coule, en oubliant tout le reste. Un no man’s land… »